L’aménagement des espaces publics est une maîtrise d’œuvre spécialisée, qui utilise des techniques spécifiques, visant des objets restreints : revêtements de sols, plantations et mobiliers, voies et réseaux divers.
Mais l’espace public est d’abord déterminé par des éléments qui, en règle générale, ne relèvent pas de l’aménagement : les façades qui l’encadrent, les bâtiments qui l’environnent, les voies qui le desservent, les fonctions et les pratiques alentour. Mais certains ne sont pas loin de croire que, dans certaines banlieues lointaines, un espace public agréable puisse être seulement constitué par des sols, des plantations et des mobiliers, abstraction faite des infrastructures routières, des ouvrages d’arts et des bâtiments. Leur croyance est d’autant plus forte quand le cadre bâti est incohérent, fragmenté, ouvert à tout vent et fermé aux passants ; dès lors que, dans la ville contemporaine, ce n’est plus l’épaisseur du bâti qui constitue en creux les rues et les places, l’espace public leur apparaît comme une activité séparée, comme un objet délié de toute contingence urbaine, comme un équipement parmi d’autres, qu’il suffirait d’adjoindre aux autres.
Stoa vise au contraire à constituer l’espace public à partir de la ville et de l’architecture existante.
L’aménagement énonce clairement ce que la ville dit déjà.
Il confirme les structures pérennes et signe les usages du moment.
Il place des accents, des italiques, il souligne des passages importants, il estompe les formules vieillies.
Il avive les couleurs de ce qui est déjà là…